Conseiller d’orientation scolaire indépendant (COSI) et formateur au concours d’entrée à Sciences Po Paris.
Professeur de 2008 à 2023 en histoire, géographie, géopolitique et sciences politiques essentiellement en lycée public, je connais bien le système scolaire, en particulier le lycée et sa réforme. Pendant cette période, j’ai eu l’opportunité d’être formateur académique en Enseignement moral et civique, cinq années préparateur en histoire pour le concours commun des Instituts d’Etudes Politiques (IEP) et cinq années coordonnateur de la préparation à Sciences Po Paris du lycée dans lequel j’exerçais par le biais d’une Convention d’Éducation Prioritaire. J’ai pu faire partie des jurys d’admissibilité (évaluation des dossiers de candidature) de Sciences Po Paris ces deux dernières années, ce qui m’a permis de bien connaître les attentes de l’institution et d’être au fait des évolutions du concours.
A l’été 2023, j’ai créé mon auto-entreprise afin de me lancer dans des projets nouveaux plus en adéquation avec mes envies actuelles. Je souhaite travailler en dehors du système scolaire et découvrir d’autres horizons, moins centrées sur la discipline que j’ai étudiée et enseignée pendant longtemps.
Maintenir des liens avec les élèves fait partie de mes grandes priorités. J’ai eu l’occasion de constater toutes les défaillances du système scolaire pour les accompagner vers les études supérieures et vers la découverte d’eux-mêmes. En tant que professeur principal pendant sept ans, je me suis investi dans ce domaine afin de les épauler au mieux, que ce soit dans la construction de leur projet ou dans l’utilisation de Parcoursup, avec toutes les limites des contraintes horaires et du nombre d’élèves au sein des classes. Mon expérience de coordonnateur de la préparation Sciences Po Paris m’a donné l’occasion de suivre de manière beaucoup plus personnalisée des élèves, de les motiver, de les préparer au concours. Plus largement, j’ai pu questionner en profondeur leurs envies (entrer dans cette école exigeante nécessite une forte motivation) et préparer avec eux leur projet d’orientation jusqu’au Master. Cette expérience a été très enrichissante pour moi aussi bien d’un point de vue personnel que professionnel. Afin de compléter ces expériences, sur lesquelles s’appuient les services que je propose, j’ai suivi la très complète formation de Meriem Draman (certifiée Qualiopi) pour devenir conseiller d’orientation scolaire indépendant.
La manière dont je conçois mon travail de conseiller d’orientation scolaire indépendant
1.Etre conseiller d’orientation scolaire indépendant c’est permettre à l’élève et à sa famille de prendre des décisions
En tant que conseiller d’orientation, je fournis aux familles (l’élève et ses parents) tous les outils pour prendre des décisions en ce qui concerne l’orientation au lycée et dans le supérieur. Les bilans que je propose amènent l’élève à être acteur de son orientation, à mieux se connaître, à écouter ses envies tout en étant curieux de l’immensité des formations proposées et de leurs débouchés. En lien avec son âge et avec son profil, ces bilans permettent d’effectuer des choix affirmés, justes et ouverts :
- Des choix affirmés, c’est-à-dire avec des objectifs et des chemins clairs pour y accéder, motivent l’élève qui se trace des perspectives.
- Des choix justes, c’est-à-dire issus d’un travail sur soi-même, lui font gagner en confiance car il se connaît mieux et a conscience de sa valeur (ses qualités, compétences et capacités).
- Des choix ouverts, c’est-à-dire prenant en considération les études supérieures comme des années d’ouverture majeures sur le monde qui peuvent transformer les aspirations de l’étudiant et doivent pouvoir préciser voire chambouler ses choix antérieurs. En effet, un adolescent ou un jeune adulte est susceptible de changer d’avis, d’envie, sa personnalité peut évoluer ou son niveau scolaire ne plus être en adéquation avec son projet initial.
2. Etre conseiller d’orientation scolaire indépendant c’est aider l’élève à se réaliser professionnellement mais pas seulement
Conseiller les élèves pour qu’ils réalisent des choix pertinents leur permettant d’entrer dans de bonnes conditions sur le marché du travail est important. En effet, le travail étant central dans notre société, il est au coeur des choix d’orientation.
Ces choix, je les envisage également de manière plus large. Les années d’études amènent à choisir un secteur d’activités, un métier. Pour se projeter, cette activité ou ce domaine professionnel doit être pensé véritablement en tant que choix de vie en prenant en compte ses dimensions géographiques, financières, d’équilibre entre la vie professionnelle et vie personnelle et/ou familiale.
De la même manière, les choix d’orientation doivent dans une certaine mesure être pensés dans la longue durée, en prenant en compte les évolutions ultérieures d’une carrière, les reconversions liées à ses envies, ses choix de vie mais aussi à l’évolution du marché du travail. Dans les faits, cela signifie choisir ses études supérieures avec la conscience des débouchés potentiels à leur sortie et des reconfigurations potentielles des secteurs professionnels liés à ces études. Pôle Emploi estime que 85% des métiers de 2030 n’existent pas encore ! Le monde actuel, le monde du travail en particulier, semblent nous envoyer le message qu’il est important de posséder des compétences transversales et d’être capable de s’adapter du fait d’incertitudes multiples.
3. Etre conseiller d’orientation scolaire indépendant c’est aussi penser à l’élève actuel et à l’étudiant en devenir
Orienter un élève c’est d’abord se demander s’il va s’épanouir et réussir l’année suivante et celle d’après avant de penser à son entrée dans le monde professionnel. En effet, il est important de prendre en compte toutes les incertitudes et les inexactitudes que peuvent comporter les envies et les objectifs lorsque l’échelle de temps s’allonge. Un adolescent a besoin de s’épanouir dans sa scolarité, d’acquérir de la confiance de part ses choix et ses réussites. Cela influera positivement sur son avenir. Penser les choix dans le court terme, c’est prendre en compte de manière solide le niveau scolaire, le sérieux et la motivation de l’élève tandis que se projeter de nombreuses années plus tard, c’est accepter une part d’incertitudes ou de pari sur son niveau futur. Centrer les choix d’orientation uniquement sur un métier futur est enfermant pour l’élève. Le parcours vers ce métier me semble tout aussi important, les années d’études sont aussi là pour se former en tant que personne, citoyen, s’épanouir personnellement et intellectuellement.
Un équilibre est donc à trouver car ne penser qu’aux choix d’une filière, de spécialités ou même d’études supérieures sans penser à l’inclusion de le monde professionnel, c’est créer un risque d’inadéquation entre la scolarité, les études et les envies professionnelles ultérieures (certaines spécialités sont obligatoires ou fortement conseillées pour envisager certaines études et carrières). Choisir des études très intéressantes mais avec peu de débouchés, c’est-à-dire ne menant qu’à des métiers très spécifiques avec un nombre limité de places, est estimable mais doit se faire avec la conscience de la réalité de la situation.
4. Etre conseiller d’orientation scolaire indépendant, c’est se détacher des stéréotypes et de ses propres représentations
De nombreuses idées préconçues circulent au sein de la société sur les capacités des uns et des autres, sur les aspirations des élèves suivant leurs origines. De nombreux biais existent, j’essaye de m’en détacher en prenant conscience de leur existence. J’ai envie d’en mettre quatre en avant.
Tout d’abord, les résultats scolaires et les commentaires des enseignants ne déterminent pas les potentialités à venir d’un élève. Ces indicateurs sont essentiels mais ne disent pas tout sur son avenir, loin de là. En tant qu’ancien professeur, je suis vigilant à donner le poids juste à ces résultats.
Ensuite, j’évite d’avoir une vision genrée des capacités et des aspirations. Depuis longtemps, les filières sont très déséquilibrées et la situation situation n’a que peu changé avec la dernière réforme du lycée. Les premières études sur les choix des spécialités en lycée générale montrent que les choix des filles et des garçons demeurent très différents. Il ne s’agit pas pour moi d’amener une fille en sciences à tout prix parce qu’elle a de bons résultats en mathématiques. Il s’agit de creuser, de questionner ce qui dans les préférences qu’elle énonce provient d’un côté de ses aspirations, de ses envies et ce qui, de l’autre, provient de peurs, d’une auto-censure, du poids des stéréotypes véhiculés par la société. Les filles ont de meilleures résultats au lycée, elles se dirigent pourtant en moyenne vers des études moins reconnues et vers des secteurs d’activités moins rémunérateurs. Les choix qu’elles prennent doivent être pris en toute connaissance de cause.
En outre, j’ai conscience qu’il est possible de conseiller un élève de manière biaisée en étant influencé par le milieu social de sa famille et par mes représentations autour de leurs attentes. L’idée domine toujours que les familles des catégories populaires veulent que leur enfant entre vite sur le marché du travail tandis que les enfants des catégories aisées souhaitent que leur enfant fasse des études longues, prestigieuses et dans des domaines reconnus comme tels. Que ce soit le cas ou non, ce sont l’élève et sa famille qui prendront les décisions, mon rôle est de les conseiller de manière neutre, de proposer ce qui me semble le mieux pour l’avenir de l’élève.
Enfin, je suis conscient que je peux avoir une vision biaisée de l’orientation liée à mon propre parcours de professeur en lycée ayant enseigné essentiellement dans des filières générales ainsi qu’à mon parcours d’étudiant dans un cursus théorique et long. Ce type d’études ne correspond pas à de nombreux profils d’élèves et ne doit pas être vu comme préférable à des voies professionnalisantes ou donnant davantage la part belle à la créativité du corps et de l’esprit.